Comment se forment les arômes du cigare ?

Comment se forment les arômes du cigare ?

Pour le profane, et même le néophyte, les avis et critiques portés sur les arômes des cigares peuvent paraître curieux en raison de l’emploi d’un vocabulaire emprunté au lexique de l’alimentaire et des comparaisons avec les odeurs présentes dans la nature. Surtout qu’un non-initié qui goûte à un cigare ne ressent pas forcément les goûts et senteurs précisés dans les descriptions. Conclusion : pour appréhender toute la subtilité aromatique d’une vitole, il vaut mieux avoir un palais un tant soit peu expérimenté. Mais la grande question demeure : d’où viennent ces arômes ?

Le processus de fabrication

La composition du cigare, ou plutôt, le mélange de tabacs adoptés pour chacune de ses parties (tripe, sous-cape, cape) est déterminante pour son arôme. Les feuilles de cape contribuent largement à la création du spectre aromatique tandis que les feuilles de la tripe et de la sous-cape sont en grande partie responsables de la force du cigare. Pour leur part, les feuilles de tabac doivent principalement leurs saveurs et leurs parfums aux semences ainsi qu’aux caractéristiques du sol dans lequel ces semences sont plantées. Ceci signifie que le panel aromatique d’un cigare dépend indirectement de la provenance des feuilles de tabac.

Concernant strictement la fabrication d’un cigare, le déroulement du séchage des feuilles et celui de leur fermentation ont une incidence sur leurs goûts et leurs senteurs. De même, le processus de vieillissement (la technique adoptée et la durée) contribue à façonner la structure aromatique du cigare. Enfin, la façon dont les feuilles sont roulées (à la main ou à la machine) peut avoir un impact sur la nature et le développement des arômes. Il va de soi qu’un défaut au niveau de l’élaboration d’un cigare a des répercussions sur sa signature aromatique, et au passage, sa combustibilité ainsi que la qualité du tirage peuvent en être affectées.

Le stockage au niveau du fumeur

Le processus de formation des arômes d’un cigare ne s’achève pas à sa sortie de la manufacture. Ils vont s’affiner, se modifier, s’estomper ou être altérés en fonction de la manière dont le fumeur manipule le cigare. Plus précisément, ces arômes sont sensibles aux méthodes de conservation adoptées par le fumeur. Utilise-t-il une cave à cigares ? Sait-il gérer le taux d’humidité dans la cave ? Est-il attentif aux données de son hygromètre, mais avant tout, sait-il le régler ? Combien de temps a-t-il laissé vieillir son cigare ? Voilà autant de questions que le fumeur doit soulever lorsqu’il entreprend le stockage de ses cigares afin que ces derniers conservent et développent merveilleusement bien toutes leurs richesses aromatiques.

Concernant le taux d’humidité, le fumeur doit veiller à ce qu’il reste à 70 % s’il souhaite que la combustibilité de chaque cigare soit excellente. Mais surtout, c’est le niveau recommandé pour expérimenter le bouquet d’arômes décrit par le fabricant même après plusieurs mois de stockage. Un cigare trop sec se consumera trop vite et laissera échapper un arôme désagréable tandis qu’un cigare trop humide aura une combustibilité irrégulière tout en déployant un goût acide.

Enfin, l’accessoire utilisé pour allumer un cigare influence légèrement sa saveur. Il est préférable d’opter pour un briquet chalumeau, des allumettes de cire, ou des allumettes en bois pour cigares.

Subjectivité

Lorsque l’on déguste un cigare, tout contribue à la création d’une sensation, d’une perception, d’une impression olfactive et gustative. Il y a donc une grande part de subjectivité dans l’appréciation de la pièce que l’on est en train de savourer. La perception visuelle est la première concernée : l’allure de la cape ainsi que le calibre du cigare suffisent à préjuger de sa force et ses arômes. Ainsi, on a tendance à penser qu’une cape foncée annonce un cigare fort doté d’une touche sucrée au niveau du goût.

Il y a ensuite le toucher lorsque l’on saisit le cigare : est-il compact et ferme, est-il soyeux, doux ? Là également, on commence à se faire une idée du panel aromatique qui se déploiera en bouche une fois les premiers tirages amorcés. Enfin, avec un cigare allumé, les fumeurs les plus expérimentés sont capables de prévoir ce que seront les arômes en se basant sur la qualité et la couleur des cendres qui se forment.

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