Boîtes et couleurs des cigares

Boîtes et couleurs des cigares

Sur l'illustration ci-dessus retrouvez les différentes images qui composent les boîtes de cigares cubains ainsi que leurs dénominations.

La production des cigares cubains fait l’objet d’un soin extrêmement méticuleux. En fait, aucun produit manufacturé au Monde ne bénéficie d’un traitement aussi rigoureux que celui apporté aux Habanos lors de leur confection. Si le tri et la transformation des feuilles de tabac nécessitent une application scrupuleuse, c’est surtout au stade de la finition que les torcedores doublent de vigilance et accroissent leur attention afin que les cigares affichent une allure irréprochable, d’une finesse incomparable. La beauté de la couleur de la cape est le premier élément qui reflète toute cette méticulosité. Le travail sur la boîte à cigare est également réalisé avec une grande minutie, tant au niveau de la conception de son design que de sa fabrication.

Les couleurs de cigares cubains

Tous les cigares disposés dans une même boîte doivent porter une couleur identique déclinée dans une nuance similaire ou presque. On distingue 5 grandes nuances allant de la plus claire à la plus foncée : claro, colorado claro, colorado, colorado maduro et maduro. Les fabricants de Habanos ne recourent à aucun procédé chimique ou autre pour obtenir la couleur d’une feuille de cape. Celle-ci est donc entièrement naturelle. D’une manière générale, les feuilles cueillies au sommet d’une plante de tabac sont foncées et s’assombrissent davantage tout au long de leur fermentation.

Dans les fabriques, les personnes responsables des triages sont appelées escogedores. Seuls les employés les plus expérimentés sont affectés à cette tâche. Leur mission consiste à regrouper ensembles tous les puros qui présentent des couleurs de cape 100% identiques. Pour ce faire, ils opèrent deux par deux. Un des escogedores est chargé de faire un premier tri : il classe d’abord par couleur puis, dans chaque groupe de couleur, il procède à un classement par nuance. Ce tri initial aboutit à la formation d’un ensemble de colonnes dont chacune est subdivisée en plusieurs rangées. Une colonne correspond à une couleur tandis que les rangées qui la composent sont destinées aux différences nuances de cette même couleur. Au final, avec un tel procédé, on obtient près de 60 nuances de couleurs.

L’autre escogedor va remplir les boîtes de cigares en se basant sur le triage effectué par son collègue. Plus précisément, il concentre son attention sur chaque rangée, car les cigares disposés dans une même boîte doivent à tout prix posséder la même nuance de couleur. Si toutefois il constate une très légère différence de nuance dans les cigares d’une même rangée, il doit veiller à ce que dans la boîte les plus foncés se retrouvent à gauche et les plus clairs à droite. C’est enfin au deuxième escogedor de déterminer l’orientation de chaque cigare dans la boîte : c’est à lui de décider quelle face se retrouvera contre le fond de la boîte et quelle face sera exposée à la vue du fumeur.

couleurs des cigares cubains

Nous noterons qu'un article entièrement dédié aux couleurs de capes à cigares avait déjà été traité.

La mise en place de la bague

La bague entre dans la tradition en 1860 sur une idée de Don Gustavo Bock, un Européen venu à Cuba pour investir dans l’industrie du cigare en espérant s’y enrichir. Bock aurait créé le concept de la bague dans un seul objectif : lorsque ses clients de la haute société saisiront un cigare, ils ne saliront plus ni ne tâcheront leurs gants blancs, accessoires très à la mode à l’époque chez les bourgeois. À l’heure actuelle, on est incapable de confirmer la véracité de cette histoire. Ce qui est sûr c’est que les bagues sont devenues une des signatures emblématiques des Habanos à tel point qu’elles font même l’objet de l’engouement de collectionneurs.

À Cuba, la bague est appelée « anilla ». L’anilladora est la personne chargée de la poser sur chaque cigare. Son travail succède à celui du deuxième escogedor. L’Anilladora procède en toute délicatesse, car il doit veiller à ce que toutes les bagues soient alignées dans la boîte. De plus, il ne doit pas modifier l’ordre ni l’orientation des cigares tel qu’ils ont été instaurés par l’escogedor.

Le design de la boîte à cigares

Dans la 2e moitié du 19e siècle, les fabricants de Habanos à Cuba lancent une nouvelle mode qui finira par s’imposer comme une pratique incontournable : celle d’orner les boîtes à cigares d’habilitaciones. Il s’agit d’un ensemble d’étiquettes, rectangulaires ou ovales, décorées avec une touche très artistique et apposées à la main. Aujourd’hui, ce type de boîtes fait partie intégrante de la représentation que se fait l’opinion public du puro cubain. Il est indissociable de l’image que beaucoup ont des Habanos ! Ces vignettes suscitent tellement l’admiration que les plus anciennes mais également les plus rares sont devenues des collectors. Certaines étiquettes doivent être placées bien avant de disposer les cigares dans la boîte tandis que d’autres sont mises à postériori. Chaque étiquette porte un nom spécifique en fonction de la zone où elle se trouve.

El Bofeton est l’une des deux étiquettes placées à l’intérieur de la boîte. Elle trône sur le battant à rabattre juste au-dessus des cigares dont il assure une dernière protection. La décoration du Bofeton rappelle celle de La Vista. Cette dernière est l’autre étiquette interne. Elle fait face au Bofeton puisqu’elle est apposée sur la partie inférieure du couvercle de la boîte. La Vista est généralement décorée avec un motif pictural arborant un style romantique (prédominance des détails en relief et du doré). On peut également contempler sur la Vista la liste des médailles et récompenses récoltées par les cigares, les armoiries des familles royales dont les membres étaient de fidèles clients, quelques remarques sur la marque ainsi que des scènes de vie se déroulant dans le passé.

Les étiquettes en extérieur sont plus nombreuses. La Cubierta est collée directement sur le couvercle. Son rôle n’est pas seulement décoratif. Cette étiquette rappelle que les premières boîtes portaient le nom de la marque qui l’y imprimait à l’aide d’une marque à chaud. La Papeleta est posée sur une des largeurs, allant d’un bout du couvercle au côté adjacent comme pour servir à sceller la boîte. Le même principe est adopté pour El Tabaclavo. Cette étiquette est placée à l’avant pour draper le clou servant de fermoir à la boîte.

Souvent, les côtés de la boîte reçoivent des bandes colorées sur toute leur surface. El Costero occupe une largeur tandis qu’El Larguero décore la partie où est placé le clou. Le nom du module figure sur El Costero alors que les dimensions sont mentionnées sur El Larguero. Pour leur part, les arêtes de la boîte sont décorées avec des bandes peu larges appelées El Filete.

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