La cape enrichit-elle les arômes d’un cigare ?
Pour certains experts, la cape n’a aucun effet sur le groupe d’arômes exhalé par un cigare lors de sa combustion. Pour d’autres, cette enveloppe externe a un rôle à jouer. Alors, au final, qui croire ? En réalité, ces deux « thèses » sont exactes, il faut seulement les nuancer : si des conditions précises sont remplies, la feuille de cape sera déterminante dans la définition du spectre aromatique du cigare. Autrement dit, l’influence de la cape peut être nulle, minime ou prépondérante.
Éléments de comparaison
Pour mieux déterminer l’importance des feuilles de cape dans la formation du bouquet d’arômes, il suffit de fumer deux cigares presque identiques afin de les comparer. Primo, ils ont la même tripe et la même sous-cape. Concrètement, les cigares testés possèdent une tripe et une sous-cape élaborées avec les mêmes variétés de tabac, lesquelles sont issues de la même semence et ont été cultivées dans la même plantation. Secundo, pour davantage de similitudes, les feuilles ont été prélevées au même stade de croissance et sur la même région de chaque plante de tabac. Tertio, les cigares affichent obligatoirement des dimensions et une forme identique (leurs modules sont donc similaires) et les caves où ils sont stockés diffusent le même niveau d’humidité. Ces deux cigares sont toutefois enveloppés dans des capes différentes. Ceux qui ont tenté l’expérience ont indiqué avoir relevé des différences de goûts et de parfums entre les deux cigares. Étant donné que les poupées (tripe et sous-cape) sont exactement identiques d’un cigare à l’autre, la différence d’arômes ne peut-être que le fait des feuilles de cape.
Dans quelle mesure la cape contribue à déterminer le goût et l’arôme du cigare ?
En fait, tout est question d’équilibre. Dans le cas où les feuilles de tabac utilisées pour la cape ont une saveur douce et pratiquement neutre, tandis que celles de la poupée ou tripe diffusent moult arômes copieux et intenses, il ne fera aucun doute que la cape n’exercera que peu d’influence, voire quasiment pas, sur le panel aromatique du cigare. C’est ce qui se passe lorsque la cape est de type Connecticut en provenance d’Équateur alors que la sous-cape et la tripe sont composées essentiellement de ligero reconnu pour sa force et sa richesse en arômes. On peut également faire le constat inverse. Un cigare doit principalement ses arômes à sa cape si celle-ci est fortement aromatisée alors que les tabacs qui composent sa tripe sont eux faibles en arômes. On a un exemple avec la cape cubaine (corojo 99 ou Habano 2000) de type ligero, caractérisée par sa puissante signature aromatique. L’autre facteur déterminant c’est le calibre du cigare : un cigare de petit calibre véhiculera principalement les saveurs et goûts de sa cape tandis qu’un gros calibre mettra en avant les arômes de sa sous-cape et sa tripe. Il résulte de ce constat que la forme du cigare intervient également dans le jeu des arômes : lorsque l’on fume un perfecto, fuselé à ses deux extrémités, on ressent en premier le goût de la cape avant d’expérimenter celui de la sous-cape et la tripe.
Quels sont les éléments à l’origine de l’arôme d’une cape ?
La semence y est pour beaucoup : elle est la source de l’éventail d’arômes diffusés par les feuilles de cape. Mais à elle seule, elle est incapable de dessiner le spectre aromatique définitif. La façon dont la procédure de séchage s’est déroulée et dont la fermentation a été menée, le vieillissement des feuilles, mais également le terroir sur lequel les plantes ont été cultivées sont déterminants pour la naissance des saveurs et senteurs qui vont caractériser une feuille de cape. Par exemple, un sol riche en minéraux, en oligo-éléments et en matières organiques donnera des plantes de tabac aux feuilles fortement aromatisées.
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