Capes à cigares : couleurs et provenances
La cape joue un rôle essentiel dans la fabrication de cigare, les connaisseurs et les amateurs de cigare sont très exigeants sur ce genre de détail. En effet, cette feuille de tabac qui enrobe le cigare a une influence sur la combustion, le goût et l’aspect final du cigare. Il existe plusieurs types de capes si on se réfère aux couleurs. Lesquelles ?
Les pays fournisseurs de capes de cigare de qualité
La cape à cigare est la mince feuille superficielle qui enrobe une vitole. C’est elle qui brûle en premier lorsqu’on allume un cigare. Bien que la cape du cigare ne constitue qu’une infime partie du cigare en poids et en épaisseur, la qualité de cette dernière est un facteur très influent sur l’esthétisme, la combustion, la cendre et le goût du cigare. C’est pourquoi les torcedors et les fabricants de cigares sont très exigeants quant à la provenance et les pays fournisseurs de ces capes.
Les capes pour vitole sont cultivées dans plusieurs pays, mais les pays cultivateurs les plus sollicités sont le Cameroun, le Cuba (Vuelta Abajo), l’Équateur, l’Indonésie, le Brésil et le Nicaragua. En effet, ces pays fournissent des capes de très bonne qualité, des feuilles uniques, entières avec des couleurs uniformes. Par exemple, les marques de cigares comme Arturo Fuente ou Ashton utilisent les feuilles de cape camerounaise tandis que les marques Bahia ou Hoyo de Monterrey utilisent les capes équatoriales.
Les différentes couleurs de capes à cigare
Il existe près de 92 nuances de feuilles de capes de cigare. Évidemment, leurs couleurs varient du vert clair au brun noir, mais les 7 variantes couleur les plus connues et les plus utilisées sont :
- Le claro-claro (double claro, Candela) : d’une couleur vert claire obtenue à partir d’une dessiccation rapide de la feuille avant maturité.
- Le claro : d’une couleur marron clair ou naturel, cette couleur est obtenue à partir d’un séchage à l’air libre, dans l’ombre, sous des tentes des feuilles avant maturité.
- Colorado-claro : une cape de couleur brun clair qui provient souvent d’une longue exposition au soleil ou après une récolte tardive à maturation.
- Colorado : une couleur brun moyen parfois avec une nuance rouge, cette cape est la plus courante, plus subtile et huileuse.
- Colorado Maduro : une couleur brun foncé, elle est plus sombre que le Colorado. Des feuilles de cape à maturation avancée et plus exposée au soleil, souvent récoltées à la septième récolte des « tabaco tapado »
- Maduro : couleur brun très foncé des feuilles en exposition permanence au soleil et souvent récoltées au huitième et neuvième récolte des « tabaco tapado ».
- Oscuro : c’est une couleur très foncée presque noire, ce qui rend au cigare son côté nègre prévenant d’un long processus de fermentation et à température élevée. Des capes souvent en provenance du Brésil et du Mexique.
Toutefois, il ne faut pas trop se fier à la couleur de la cape, un cigare avec une cape plus claire n’est pas synonyme de légèreté et un cigare à robe foncée n’est pas forcément puissant. En effet, la couleur de la cape sert surtout à identifier la provenance et la marque du cigare. Aussi, une cape de qualité se reconnait par son caractère brillant et huileux.
Pour la cape claire, elle provient surtout de la République dominicaine tandis que la cape colorado claro ou Maduro provient de La Havane. Les autres pays producteurs importent leur cape du Connecticut, Sumatra, Équateur ou Cameroun.
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2 Commentaires
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C'est la lecture d'un passage du livre d'Eric Vuillard, prix Goncourt 2017 "L'Ordre'du Jour", que j'ai eu la curiosité de chercher sur Internet des précisions sur les cigares Montecristo. Je n'avais jamais entendu parler de la "cape" d'un cigare, si bien que la phrase de l'auteur m'a paru sibylline à la première lecture. Je m'interroge sur 2 points: -la scène de la rencontre du 20 février 1933 entre les 24 grands industriels allemands et Goering est décrite admirablement . Mais comment peut-il être question de Montecristo en 1933 alors que cette marque a été créée en 1935? ou cette dernière date, trouvée sur le net, est-elle fausse? -dans vos descriptions de la cape des cigares, il est question de 92 nuances, dont 7 plus connues, qui toutes dérivent du brun, plus ou moins clair ou foncé, mais je n'ai trouvé ni "crème", ni "taupe" , termes employés dans le récit de Vuillard. J'aimerais bien être renseignée sur ces points si vous avez la patience de me répondre
Hélas nous ne serons pas en mesure de vous renseigner sur le passage du livre l'ordre du jour et sa précision sur la date en comparaison avec la date de création de la marque Montecristo. En revanche pour ce qui est des différentes nuances des capes de cigares, il faut savoir qu'il s'agit ici de dégustation. A savoir l'analyse sensorielle du cigare à travers entre autre le sens de la vue (pour le passage que vous citez). Donc à travers l'observation de l'enveloppe du cigare, de sa cape, l'aficionado est en mesure d'en qualifier la couleur avec un vocabulaire qui lui est propre. Lorsque l'on procède à la dégustation d'un cigare, à son analyse, nous cherchons en particulier à travers le vocabulaire utilisé à exprimer ce que nous observons avec le plus de précision possible tout en restant accessible au plus grand nombre. C'est donc ici le vocabulaire qui est propre à l'auteur du livre que vous citez. Bien que nous dénotons plus de 92 termes pouvant décrire la couleur de la cape d'un cigare, le but premier étant d'utiliser un vocabulaire que les personnes qui liront notre analyse ou qui l'écouterons, la comprennent parfaitement. Des couleurs telles que taupe, ou encore crème sont accessibles au plus grand nombre et c'est certainement ce que l'auteur à souhaité faire en utilisant ces termes. Les 7 termes cités dans cet article (double claro, claro, maduro...) sont les termes officiels que certains critiques, certains magazines utilisent dans le monde entier. Ce sont des termes sur lesquels tous les amateurs peuvent trouver facilement des repères car ils sont utilisés dans le monde à l'identique (sans traduction). Pour ce qui est de taupe ou crème, ce sont vraiment des termes utilisés par l'auteur et qui lui sont propres mais qui restent logiquement parlants pour la plupart des amateurs francophones.